La »mythologie » Batcham raconte que Fouo Mekoung était doté d’une force surnaturelle qui lui permettait de se transformer en animal tel un lion farouche, une panthère terrible, un éléphant furieux pour piétiner ses ennemis selon les circonstances hégémoniques. On raconte que grâce au pouvoir du Masque Batcham et aux préceptes secrets, il pouvait communiquer à distance avec ses troupes armées et alliées, espionner et détourner les conversations des troupes adverses. Fouo Mekoung, parait-il, pouvait contrôler les mouvements naturels : provoquer la pluie, dévier le vent, faire bouger les montagnes. On dit également qu’au cours des conquêtes guerrières pour la formation « du grand Batcham « , il arrivait qu’il fasse tomber la pluie pour mouiller la poudre (à canon) de ses adversaires. Il se dit également que Fouo Mekoung pouvait utiliser des essaims d’abeilles comme un autre bataillon de son armée lors des campagnes guerrières.
A ce qu’il parait, il gonflait les fleuves, commandait la foudre et orientait le vent. La »légende » retient »preuve à l’appui », que Fouo Mekoung avait le pouvoir surnaturel de » pourrir » et de sentir très mauvais. Il s’en servait pour se transformer en un vieillard misérable et nauséabond afin de repousser des colons qui étaient à sa recherche. On se souvient que, sous la pression des allemands qui voulaient la tête de Fouo Mekoung à défaut qu’il se soumit, il fit revenir au Pays un ambassadeur du nom de Fendji, à qui il confia l’administration et la diplomatie du peuple Batcham. Ce Chef régent qui était perçu comme nouveau Chef des Patsoon par les colons, est plutôt très connu sous le nom de Fouo Mbit, ce qui signifie en Ngiemboon : Chef pourri ou substitut du roi lorsque celui-ci est en état nauséabond – preuve que Fouo Mekoung avait ou laissait croire, au moins, qu’il avait le pouvoir de métamorphose : il était capable de passer de l’état normal à l’état de putréfaction et vice versa.
Extrait de l’Annuaire du Peuple Batcham (2006)
Mathieu Talla pour Ngiemboon Info.
© Publié dans ‘‘NGHIE POUO PATSO’ON 2008’’.