M.PIERRE VINCENT NGAMBO FONDJO
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU MINJEUN (2008)
Je remercie l’Association Culturelle des Elèves et Etudiants Batcham de Yaoundé de l’occasion qu’elle m’offre pour parler notamment des activités du département ministériel dans lequel j’occupe les fonctions de Secrétaire Général depuis le 28 décembre 2007. Pour revenir à votre préoccupation, je suis Administrateur Civil Principal de la cuvée 1983 de l’ENAM. J’ai consacré une bonne partie de ma carrière à la gestion du personnel de l’Etat et aux questions éthiques et professionnelles à travers mon passage au Ministère de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative et à l’observatoire des Fonctions Publiques Africaines où j’ai occupé le poste de secrétaire permanent adjoint. Au MINFOPRA (Ministère de la Fonction Publique et de la Reforme Administrative), j’ai été tour à tour Chef de Service des personnels administratifs et financiers, Directeur adjoint puis Directeur des personnels de l’Etat et Conseiller technique. Je suis Commandeur de l’Ordre National de la Valeur et Vice-président de l’Association Africaine pour l’Administration Publique et le Management. J’ai également fait un passage dans les services du Premier Ministre et à la Présidence de la République en qualité de Chargé de mission.
Qu’est-ce que la jeunesse peut attendre de votre département ministériel ?
Les missions dévolues au Ministère de la jeunesse découlent de son texte organique à savoir le décret du 4 mai 2005. Selon ce texte, le MINJEUN est chargé de mettre en place toutes les mesures nécessaires pour améliorer le vécu quotidien des jeunes, en leur offrant de meilleurs conditions d’encadrement et d’accès aux services essentiels en vue de leur insertion sociale et économique. Il me paraît que le problème de l’emploi des jeunes est le plus préoccupant et c’est la raison pour laquelle je mettrai une emphase sur nos principaux chantiers dans ce domaine.
Le Gouvernement a mis en place un certain nombre de programmes et projets en vue de promouvoir l’esprit d’entreprise et d’appuyer financièrement et matériellement les initiatives des jeunes. Je pourrais citer, à titre d’exemple, le Projet intégré d’Appui aux Acteurs du Secteur Informel (PIAASI), du projet des jeunes agriculteurs ou du projet d’Appui à la création et au Développement des petites et Moyennes Entreprises de transformation et de conservation des produits locaux de consommation de masse (PACD/PME). Je signalerai aussi le Programme d’Appui au Développement des Emplois Ruraux (PADER), les différents programmes d’appui aux activités d’élevage pilotés par le MINEPIA, et bien d’autres que conduisent certains Ministères tels que le MINDUH, le MINADER ou le MINIMIDT. S’agissant particulièrement du Ministère de la jeunesse, il a lancé officiellement depuis le 1er novembre 2007, deux projets importants : le Programme d’Appui à la jeunesse Rurale et urbaine (PAJER-U), et le Projet d’Insertion socio-économique des jeunes par la création de micro-entreprises de Fabrication du matériel Sportif (PIFMAS), financé sur fonds PPTE. Le PAJER-U est un projet de lutte contre le chômage des jeunes à travers la promotion de l’emploi et surtout de l’auto-emploi. Sa population cible est constituée des jeunes de 15 à 30 ans non scolarisés ou déscolarisés. Diplômés ou non. Il a pour objectif général de promouvoir l’insertion socio-économique des jeunes par le biais d’une mobilisation sociale et d’un encadrement technique et financier.
En ce qui concerne ses principaux résultats, le PAJER-U devra, au cours des trois années de la phase pilote, identifier et impliquer 5000 jeunes des dix provinces ; 125 faisabilités d’entreprises seront suivies et financées à hauteur de 25 000 000 F CFA par projet ; 1500 micro-activités seront soutenus à hauteur de 1 000 000 f cfa par activité ; En termes de création d’emplois, la PAJER-U devrait entraîner la création de 15000 emplois directs. La première vague de jeunes inscrits à ce projet recevra les fonds prévus pour le financement de leurs projets sous forme de prêt dans les prochains jours. De même, le programme spécial REMUDEV (Relais Multimédia de Développement) qui a pour objet la création des micro-entreprises des jeunes dans la filière des Technologies de l’information et de la Communication, entrepris par le PAJER-U en partenariat avec le groupe d’opérateurs camerounais et américains (GLOBTOURNET-AIC), va accroître exponentiellement cette demande de prise en charge des jeunes dans ce secteur à fort potentiel d’emplois. Ce programme dont le démarrage des activités est imminent a pour ambition d’installer 4100 jeunes dans 200 communes sur trois ans. Le PIFMAS comme le PAJER-U est à sa première année d’existence puisqu’il a été officiellement lancé le 1er novembre 2007. L’objectif global du PIFMAS est d’assurer l’insertion socio-économique des jeunes des villes et des bidonvilles du Cameroun par la fabrication et la vente du matériel sportif dans quatre provinces pilotes. Dans le même sillage, le chef de l’Etat a promulgué la loi portant institution du Service Civique national dont le but est de contribuer au développement économique et social du Cameroun à travers la mobilisation des énergies, la promotion chez tous les citoyens du sentiment national, le sens de la discipline, de la tolérance, de l’intérêt général, de la dignité du travail ainsi que l’esprit civique et la culture de la paix. C’est un instrument de réarmement moral, de participation et d’insertions socio-professionnelles des jeunes. Je vous suggère de vous rapprocher de nos services déconcentrés pour avoir plus amples informations à propos de ces importants projets.
Quels conseils pouvez-vous donner à la jeunesse camerounaise en général et celle de Batcham en particulier ?
A la jeunesse camerounaise, et spécifiquement à celle de Batcham, je conseille de développer le culte du travail bien fait à tous les niveaux. Que les jeunes qui mènent encore leurs études le fassent bien car c’est ce qui va déterminer leur avenir. Que ceux qui sont à la recherche d’un emploi, adhèrent au projet mis en place par le gouvernement en leur faveur en recherchant toujours la bonne information. Enfin, je leur demande de cultiver les vertus d’éthique, de paix, de solidarité et de patience car la jeunesse est la plus grande richesse du Cameroun et de ce fait, notre pays se construira avec elle ou il ne construira pas.
ACEEBY représentée par: SOBMEKONG Aubin César, FOKAM TATANG Cyril, et MAKEMTA T. Yves.
© Publié dans ‘‘NGHIE POUO PATSO’ON 2008’’.