Jeudi 17 mai 2018, l’ambassadeur des États-Unis au Cameroun, Peter Henry Barlerin, a été reçu en audience au Palais de l’Unité par SE Paul Biya, Chef de l’Etat du Cameroun à qui il a remis un message de félicitations du président Donald Trump à l’occasion de la fête nationale du Cameroun qui se célèbre chaque année tous les 20 mai.
Le lendemain, après-midi, le même diplomate américain, Peter Henry Barlerin, a demandé, par voie de communiqué, au chef de l’État, Paul Biya, au pouvoir depuis 36 ans, de «réfléchir à son héritage et à comment il souhaite que l’on se souvienne de lui dans les livres d’histoire», de «penser à son héritage et de faire comme Nelson Mandela et George Washington», d’anciens présidents sud-africain et américain ayant permis une transition politique pacifique dans leurs pays respectifs.
Au-delà de cet appel à Paul Biya à passer la main, Peter Henry Barlerin, évoquant la crise sécessionniste en zones anglophones du Cameroun, a accusé l’armée de commettre des «assassinats ciblés» dans les régions frondeuses du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le diplomate, sans épargner les activistes séparatistes à l’origine de «meurtres de gendarmes» et d’«enlèvements de fonctionnaires», a dénoncé des détentions de présumés sécessionnistes sans accès à un soutien juridique, à la famille ou à la Croix-Rouge mais également des incendies, des pillages de villages par les forces de défense et de sécurité.
Ce communiqué de l’ambassadeur des États-Unis au Cameroun a suscité la vive réaction du ministre en charge de la Communication (MINCOM) et porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, qui sur les ondes d’une radio internationale a déclaré que le peuple camerounais était «souverain», et n’est donc «pas disposé à accepter quelque diktat que ce soit de la part de telle ou telle puissance». Selon lui, le Président Paul Biya est «un homme d’honneur, soucieux, naturellement, de la lecture qu’on fera de lui une fois qu’il aura organisé sa succession le moment venu».
Le MINCOM, M. Tchiroma s’est ainsi dit «persuadé» que le chef de l’État camerounais «entrera dans l’histoire par la grande porte, parce qu’il est conscient de sa responsabilité», et qu’«il ne s’écoule pas une seconde sans qu’il ne pense à l’avenir» du Cameroun.
Camer Actu / APA
Réaction du Ministre camerounais des relations extérieures
Communiqué du Diplocam à la CRTV, Télévision nationale du Cameroun.
D’autres camerounais partagent pourtant l’avis du diplomate américain, à l’instar de l’économiste Dieudonné Essomba (Gouvernement du Cameroun, ressaisissez-vous ! )ou encore du Cardinal Christian Wiyghan Tumi, Mgr Samuel Kleda, repris par le prêtre Jésuite Ludovic Lado, croit-il au nom de Jésus Christ et de la mémoire de tous les ancêtres du Cameroun.