Par Dre Laurence NDIOLA , Enseignante
Le prononcé » Ngiemboon », la culture choisit comment le prononcer et comment l’écrire… Alors chaque ngiemboophone est libre de l’écrire et de le prononcer comme il l’a appris et comme il l’a reçu de l’ancêtre par voie orale et intergénérationnellement.
Le prononcé « Ngiemboon », la culture le choisit aussi dans le dialogue muet mais inspirant avec le masque Ngiemboon. Il est définit comme une courroie de communication entre l’être ancêstral et nous. La langue, le patois, le dialecte selon les choix des standards identificatifs, est un outil de contact pour la conservation et la promotion de la culture.
Le but de cet article est de vous proposer une petite information sur la grammaire de la langue Ngiemboon.
Le Ngiemboon lorsqu’il est prononcé individuellement, par un ngiemboophone ou par un sympathisant, propose par l’acte de la communication et par l’acte de l’écriture, une grammaire. La somme des grammaires ( toujours en cours) échafaude un outil d’apprentissage des bases, notamment, l’alphabet, le grafiisme, les sons, les syllabes, les tonalités. Mais seulement, une grammaire à elle seule ne suffit pas, d’où la nécessité de la formaliser. Il est vrai, plusieurs ngiemboophones interagissent pour la formaliser, mais c’est un processus qui nécessite des gros moyens. C’est dans le cadre de ce processus que nous avons proposé, au cours de nos recherches, des règles grammaticales pour les formes de déterminants et pour les formes verbales.
En revanche, en ce qui concerne les règles de construction de phrases, nous avons montré qu’elles intègrent toutes ces formes à la fois comme toute bonne langue. Donc, par avance, nous pouvons observer un fait qui est que le Ngiemboon est une langue de plus en plus en formalisation. Ceci parce qu’elle à des règles grammaticales propres à elle, indépendamment des règles grammaticales des langues occidentales.
Parmis les règles grammaticales, nous observons notamment, les règles du nom, les règles du déterminant, les règles de conjugaison au présent, au passé composé, à l’imparfait et au futur. Nous observons également les règles de la phrase déclarative, de la phrase interro-négative, de la phrase négative, de la phrase impérative, de la phrase interrogative enfin les règles de la proposition indépendante et de la proposition subordonnée.
Savons -nous écrire un nom en Ngiemboon? Où mettons-nous l’article? Fixé au nom? Près du nom ou avant celui-ci?
La remarque qui est la plus souvent faite par les chercheurs au sujet des aspects grammaticaux comme l’article ( défini ou indéfini) est que pour un nom au singulier, le principe de la langue voudrait que ce nom doit être associé à plusieurs formes d’articles exprimant le singulier. C’est pareil pour le pluriel. Le nom propre a un article définit différent du français. Par exemple, le ngiemboophone dira: » à jean: le jean ». Ce qui ne se dira pas en anglais ou en français. Les noms abstraits tels que « politique » « philosophie » « technologie », » traduction » , » traduction automatique » ont des correspondants multisémiques chez les locuteurs ngiemboophones. Autrement dit , pour un seul sens exprimé, la correspondance traduite communique plusieurs mots à la fois.
Savons-nous nous écrire une phrase en Ngiemboon ? Où mettrons-nous le sujet, le verbe, le complément ? Comment conjuguons-nous les temps verbaux?
La mise en phrase des mots requiert la bonne utilisation des sons, des tonalités et surtout des règles grammaticales concernant le sujet, le complément et les temps verbaux.
Il a été constaté par plusieurs chercheurs que le choix de l’écriture peut varier: en effet, l’écriture peut être orthographique ou phonétique. Ainsi construire des phrases, peu importe le type de phrase est conditionné par la connaissance de l’alphabet et par celle de la police d’écriture du son tant consonantique, vocalique que tonal. De même la connaissance des tons (accents) de la langue fait partie intégrante du composé phrastique. En tout état de cause, il est conseillé de s’exercer à écrire le Ngiemboon, à communiquer par écrit sur les réseaux sociaux. C’est toujours une fierté de faire valoir librement sa culture dans le sillon des contacts sociaux
© Mesa’ako Patsoon N° 009 juillet 2025, édition consacrée au Laakem et la sortie officielle de Fouo Djiotsoon