Par Etienne TASSE
J’ai eu le privilège de me lier d’amitié avec le Grand-frère Elvis Tangwa Sa’a, un journaliste pétri de talent, riche d’un immense savoir, et d’un altruisme hors norme. Voici une anecdote qui illustre bien le sens qu’il a bien voulu donner à sa vie.
Nous sommes en 2015. Journaliste, membre de la société civile, professionnel doué et pluridisciplinaire, l’élite Batcham Elvis Tangwa Sa’a a un profil intéressant pour l’Union européenne (UE). La délégation de l’UE à Yaoundé dont on connaît la rigueur, le recrute comme consultant pour donner une formation de haut niveau sur le thème «Les acteurs de la société civile et les professionnels des médias dans leur rôle de promotion de la gouvernance et de la participation citoyenne». Nous qui étions participants à cette session de formation avions été tous éblouis par sa maitrise du sujet, et par son habilité à nous le transmettre. Mieux, à cette occasion, nous avions découvert une autre dimension de cet homme d’exception : il était un altruiste hors pair. En effet, à la fin de la session de formation, alors que chacun était rentré chez soi, certains participants résidents non habitués aux procédures de l’UE se plaignaient de n’avoir pas eu de per-diems. En réalité, ils n’en avaient pas droit. Mis au courant de ces plaintes, le formateur Elvis Tangwa Sa’a, décida de satisfaire tout le monde en utilisant ses honoraires pour payer les perdiems des autres participants, notamment en leur envoyant des transferts. Il en in forma les participants par un E-mail groupé. Les réactions qui s’en suivirent tendaient toutes à l’en dissuader, car il n’avait pas à payer ces frais de sa poche. D’ailleurs, ceux qui s’étaient plaint dirigeaient leurs récriminations vers l’organisateur de l’atelier et non vers le Consultant. J’ajoutai même qu’on n’avait rien à payer à personne, suivant les règles de l’UE. Après ces échanges, nous croyions que le dé bat était clos et qu’il était clair que personne n’attendait rien de lui. A ma grande surprise, il ne se laissa pas convaincre. Deux jours plus tard, il utilisa ses honoraires pour payer (par transfert Express union) les participants à la formation qu’il avait donnée ! Quel altruisme ! Ce geste, je le comprends aujourd’hui, était le dernier module de sa session de formation, qu’il aurait pu intituler «De l’art de se sacrifier pour le bien des autres». Puissent tous ceux qui l’ont connu essayer de vivre suivant cette merveilleuse leçon de vie.
© Mesa’ako Patsoon N° 010 juillet 2025, édition consacrée à la sortie officielle de Fouo Djiotsoon